• Notre pays n'est pas à vendre !

    Vu sur le site de la R.T.S. : Un chantier pharaonique défraie la chronique à Villars-sur-Ollon

    Dans la station de Villars-sur-Ollon, un chantier pharaonique défraie la chronique depuis près de 10 ans. Pour plusieurs dizaines de millions de francs, un couple russe se construit un "chalet-château", à moitié enfoui dans la montagne.

    Il n'y aurait rien à redire si les propriétaires respectaient les lois et les règlements suisses. Mais depuis quelques années, le chantier dérive.

    Autorisations non-respectées, violation de la loi sur la forêt, droit du travail bafoué, le chantier […] inquiète la commune et le canton.

    Il est assez amusant de constater la manière de s'inquiéter des politiques :

    Débordée par l'ampleur du dossier, la commune confirme que l'implantation ne respecte plus les autorisations accordées, mais reste impuissante. Le permis d'habiter devrait être refusé. A Lausanne, la direction générale de l’environnement promet que les violations de la loi cantonale sur la forêt seront sévèrement sanctionnées.

    Résumons la situation : un énorme chantier pose problème depuis plusieurs années mais la commune est tellement débordée qu'elle n'a toujours rien pu faire. Au canton, on voit qu'il y a des soucis mais tout ce que l'on fait c'est de promettre des sanctions. Autrement dit, on voit les problèmes mais on a d'autres chats à fouetter.

    Voici donc les politiques travaillant à plein rendement pour protéger leur pays… ce qui pourrait paraitre, disons, plutôt étonnant est que tout le monde se plaint mais on ne parle que de sanctions ou de refuser le permis d'habiter mais pas de bloquer le chantier. Ce ne serait pas là une tâche bien difficile. Mais tant la commune que le canton n'ont-ils pas intérêt à laisser le chantier se terminer et ensuite pouvoir soit taxer fortement les contrevenants soit saisir les biens ? Bien évidemment. Il ne faut pas se faire d'illusions, les politiques pensent à l'intérêt commun tant qu'il est aussi le leur. Au bon sens et à la défense du peuple ou de l'environnement se substitue facilement un joli bénéfice bien miroitant.

    D'ailleurs, ils avouent eux-même leur désintérêt vis-à-vis du bien commun : Il n'y aurait rien à redire si les propriétaires respectaient les lois et les règlements suisses. Bien entendu, on ne se pose pas la question de la pertinence ou non des lois et règlements suisses ni de leur suffisance, on se borne à les appliquer. Peu importe la possible opposition des habitants des lieux ou la perte de terrains agricoles. Ces gens-là ne sont-ils pas capables de réflexion en dehors d'un cadre rigide ? En tout cas, nous avons tort de leur confier la gestion des affaires publiques.

    Mais, politiques à part, le problème originel est tout de même causé par la vente de ce terrain à de riches étrangers. Cet exemple n'en est qu'un parmi tant d'autres. Il est facile de critiquer les «étrangers qui volent nos logements et mitent le territoire par leurs résidences secondaires». Il est tout autant facile de céder son terrain contre une somme intéressante. Si les habitants de ce pays n'étaient pas tant attirés par l'argent, jamais nos montagnes ne seraient devenues ce qu'elles sont. Toutes les lois du monde n'y changeront rien, ce sont les mentalités qu'il faut changer !

    Cela dit, en remontant à la source du problème, c'est la notion même de propriété privée qui doit être remise en cause. Il n'est aucune raison qu'un individu puisse prétendre à un droit d'exclusivité sur des portions de notre bonne vieille Terre. Un terrain, c'est plus qu'un ensemble de chiffres. Un terrain, c'est une histoire, c'est un paysage, c'est une vie qui s'y déroule. En le monnayant à des gens sans scrupule, le premier coupable est-il le vendeur ou l'acheteur ? Qu'importe. Nous sommes tous victimes, consciemment ou non, de la dictature de la propriété. Privée ou étatique, la propriété est une oppression. Qu'il s'agisse d'un terrain, un logement, une fabrique ou une ressource naturelle, elle empêche ceux qui en ont besoin d'en faire usage et permet à d'autres de s'enrichir et de le détruire sans scrupule.

    La liberté ne peut cohabiter avec la propriété. Tant que la société restera dominée par l'obsession de posséder, un monde libre restera une utopie.

    Il n'est pas interdit de se plaindre. Il n'est pas défendu de rêver non plus.

    « Un avion de combat, ça sert à quoi ?Rien ne sert de tourner en rond »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Lundi 26 Mai 2014 à 23:24

    Parce qu'il faut tout de même rester honnête, aux dernières nouvelles le chantier a été bloqué. Les autorités ont donc tout de même fini par réagir ; ce qui n'enlève rien pour autant au fait qu'ils aient laissé faire pendant plusieurs années alors qu'ils savaient pertinemment qu'il y avait des problèmes de non-respect des droits des travailleurs notamment.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :