• Les trois barreaux de la prison

    Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits.

    S'il ne fait aucun doute que ce principe est totalement inconnu dans certaines régions du globe, il est souvent admis qu'il est respecté dans nos contrées dites démocratiques. Vraiment ? On peut bien admettre que tous naissent égaux en droits, bien que l'origine familiale soit souvent source d'inégalités, mais je ne crois pas que personne ne naisse libre.

    Indépendamment de notre volonté, chacun de nous est automatiquement intégré dans les trois grands systèmes qui régissent le monde : la hiérarchie du pouvoir, le système monétaire et la propriété. Il est quasiment impossible à quiconque d'arriver à vivre à l'écart de ces systèmes. Or tous trois s'opposent à la liberté.

    Le pouvoir entre les mains des autorités n'est rien d'autre qu'une aliénation du peuple : sous un couvert de démocratie, le peuple est en réalité forcé d'obéir à une élite dont la plupart ne veut pas. C'est ce pouvoir qui empêche les habitants d'être maitres de leurs propres villes et villages, imposant son urbanisme et vendant les rues et les bâtiments au plus offrant. C'est ce même pouvoir, garant de l'ordre, qui maintient la subordination des travailleurs aux grands patrons. Plus globalement, le pouvoir étatique est en quelque sorte la carapace qui protège tout le système actuel. Si quelqu'un refuse ses principes et tente de s'y soustraire, il sera automatiquement condamné et réprimé par les autorités. Les deux autres piliers du système sont fortement dépendants de celui-ci.

    Le tout-puissant système monétaire, attribuant une valeur numérique à tout ou presque, est un l'un des plus grands maux de notre société. Il permet de résumer n'importe quel objet, travail, ressource naturelle, terrain ou bâtiment à une série de chiffre, et ainsi de hiérarchiser les biens et le travail selon une échelle de valeur subjective mais imposée à tous. Il permet ainsi d'occulter la valeur réelle des choses et d'attribuer une valeur immense à des fichiers abstraits totalement déconnectés du monde réel. Mais le pouvoir de l'argent ne s'arrête pas là. Il impose aux gens d'exercer des activités qui créent suffisamment de valeur marchande. Il pousse la société non pas à progresser et à améliorer son niveau de vie, il n'encourage pas la créativité artistique ni la science pure. Non, tout ce qui a de la valeur dans ce système est ce qui permet de produire plus ou d'amasser plus, même lorsque cela n'a aucun intérêt en soi.

    La propriété est souvent perçue comme un droit naturel. Mais pourquoi donc ? La propriété, peut importe qu'elle soit privée ou publique, s'oppose au bien commun. Ce dernier voudrait que chaque bâtiment, terrain ou objet soit à la disposition de celui qui en a besoin. Or la propriété conduit dans de nombreux cas à un déséquilibre entre la disponibilité réelle et l'offre effective. De plus, elle impose souvent un recours au système monétaire, car rare sont les situations où l'on peut disposer d'un bien qui ne nous appartient pas sans devoir aligner une certaine somme.

    Les trois piliers du système actuel sont autant de barreaux pour chacun d'entre nous. La cage est parfois dorée mais nous sommes bel et bien prisonniers.… Nous n'avons pas pu choisir le monde où nous sommes nés, mais nous pouvons décider ce que nous voulons qu'il soit demain. Prisonniers de toute la Terre, ne voyez-vous pas cette lumière qui brille de l'autre côté de vos barreaux ? Avez-vous perdu tout espoir de l'atteindre ? Ces barreaux sont certes solides, mais comment pourraient-ils résister face à la force de notre volonté ? Unissons-nous contre les geôliers du peuple et tout le pénitencier s'écroulera. Car, si nos cellules sont isolées, c'est bien dans la même prison que nous somme tous enfermés.

    « Levez-vous, gens de ce monde !À Dieu ce qui est à Dieu et au peuple ce qui lui appartient »

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